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Live shopping en France : buzz passager ou futur canal de vente sérieux ?

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Le live shopping en France est-il un feu de paille ou un vrai canal de vente ? Bilan, chiffres et enjeux pour les marques.

En quelques années, le live shopping est passé du statut de curiosité importée de Chine à celui de nouveau terrain de jeu pour les marques françaises. Sessions vidéo en direct, influenceurs qui présentent des produits, bouton « acheter » intégré sous le flux et promotions limitées dans le temps : le dispositif promet de rapprocher l’expérience en ligne d’une démonstration en magasin. Mais derrière le buzz, une question demeure pour les retailers comme pour les e-commerçants français : s’agit-il d’un gadget marketing ou d’un canal de vente appelé à s’installer durablement dans le mix commercial ?

La comparaison avec la Chine entretient une forme de fantasme. Là-bas, des stars du live vendent en quelques heures l’équivalent de plusieurs mois de chiffre d’affaires d’une enseigne. En France, les résultats sont plus contrastés. Certaines opérations affichent des taux de conversion spectaculaires, d’autres peinent à réunir quelques centaines de spectateurs. Pour comprendre ce décalage, il faut regarder de près la mécanique du live commerce, les chiffres disponibles et la façon dont les acteurs français s’en emparent.

Qu’est-ce que le live shopping, concrètement ?

Dans sa définition la plus simple, le live shopping est du commerce électronique réalisé pendant une diffusion vidéo en direct. Un animateur ou une animatrice présente une sélection de produits, répond aux questions via le chat, propose des démonstrations et déclenche des offres limitées. Le paiement se fait sans quitter le flux, soit sur le site de la marque, soit directement dans l’application sociale qui héberge la diffusion. La Fevad parle volontiers d’un « télé-achat 2.0 » adossé aux réseaux sociaux.

Par rapport à un site d’e-commerce classique, le live ajoute trois briques clés : l’interactivité, la rareté (offres limitées en temps ou en stock) et la personnalisation du discours. Techniquement, il repose sur un trio assez stable : une plateforme de diffusion (site ou réseau social), un back-office e-commerce capable de traiter les commandes en temps réel, et un dispositif vidéo relativement léger mais robuste.

Les marques y voient plusieurs bénéfices potentiels :

  • recréer un lien humain avec des clients très sollicités en ligne
  • lever les freins à l’achat sur des produits techniques ou engageants
  • générer des pics de ventes sur des opérations bien scénarisées
  • tester des nouveautés en direct avant un lancement plus large

Point-clé : le live shopping n’est pas un simple « live Instagram » avec un lien en bio. C’est un dispositif de vente structuré, où le tunnel d’achat est intégré à la diffusion et suivi comme une campagne e-commerce à part entière.

Des taux de conversion x10 qui font rêver les marketeurs

Ce qui alimente l’enthousiasme, ce sont les chiffres de conversion. Plusieurs études relayées par la Fevad et McKinsey indiquent que le live shopping peut atteindre des taux de conversion autour de 30 %, soit jusqu’à dix fois plus que l’e-commerce classique qui tourne plutôt entre 2 et 3 %.  Ce niveau n’est évidemment pas systématique, mais il donne un ordre de grandeur du potentiel lorsqu’un live est bien ciblé et bien produit.

En Chine, où le live commerce est devenu un pilier du retail en ligne, l’écart est encore plus impressionnant. McKinsey rappelle que près de deux tiers des consommateurs chinois interrogés déclaraient avoir acheté au moins un produit via un live en 2020, et que le marché a crû de 280 % entre 2017 et 2020. Des travaux récents estiment que le live commerce représente déjà près de 32 % de la valeur totale de l’e-commerce en Chine en 2023, preuve de son intégration profonde dans les usages.

Point-clé : les chiffres spectaculaires associés au live shopping viennent en grande partie de la Chine, où l’écosystème est mûr. Les taux de conversion « x10 » sont davantage un potentiel maximum qu’une norme pour les marchés européens.

Où en est le live commerce en France ?

Côté français, le marché reste encore jeune mais loin d’être inexistant. Une étude YouGov de 2023 montre que trois Français sur dix ont déjà entendu parler du live shopping, avec une notoriété qui grimpe à plus de 50 % chez les 18-24 ans. Parmi l’ensemble de la population, 14 % déclarent avoir déjà participé à au moins une session, et près de 17 % des non-initiés se disent intéressés à tester le format. 

Surtout, le live convertit plutôt bien auprès de ceux qui y participent : environ 67 % des Français ayant déjà suivi un live shopping déclarent avoir réalisé au moins un achat à cette occasion. Pour les marques, ce n’est plus une simple curiosité mais un canal à surveiller, surtout dans un contexte où le e-commerce français atteint désormais plus de 175 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel.

Plusieurs enseignes se sont déjà frottées à l’exercice, souvent avec l’appui de solutions spécialisées : Carrefour, Fnac-Darty, Cdiscount, Leroy Merlin, Boulanger, Galeries Lafayette, Decathlon ou encore des acteurs beauté comme Sephora et Clarins ont multiplié les lives thématiques, du lancement de produit à la démonstration d’usage. Ces expériences servent autant à générer des ventes immédiates qu’à apprendre à produire un format encore peu maîtrisé en interne.

Dans ce paysage, l’arrivée de TikTok Shop en France au printemps 2025 ajoute une couche supplémentaire. La plateforme permet désormais d’acheter directement dans l’application, via des vidéos courtes ou des lives où les créateurs jouent le rôle de vendeurs. Pour les marques, c’est une opportunité d’aller chercher une audience très mobile, mais aussi une contrainte de plus en termes de formats et d’organisation.

Recycler ses lives en contenus permanents

Un des freins au live shopping vient de son côté éphémère. Produire une émission d’une heure pour n’en tirer que quelques dizaines de minutes d’attention réelle peut sembler coûteux. La plupart des acteurs sérieux cherchent donc à systématiser le recyclage des replays en contenus permanents. Concrètement, les équipes extraient le flux, identifient les séquences les plus performantes et créent des formats courts pour TikTok, Reels, YouTube Shorts ou les fiches produits du site. C’est là qu’intervient très souvent un convertisseur MP4, utilisé pour normaliser et alléger les fichiers avant montage.

Dans les grandes enseignes, ce travail est généralement industrialisé : les replays sont d’abord déposés dans une médiathèque interne, annotés, puis découpés en capsules de 15 à 60 secondes avec un montage minimal. L’objectif est de capitaliser sur le travail déjà fait (mise en scène, démonstration, réponses aux questions fréquentes) sans repartir de zéro pour chaque canal. Un convertisseur mp4 sert alors de passerelle entre les formats de captation parfois lourds (ProRes, flux RTMP, enregistrements propriétaires) et les formats plus légers exigés par les plateformes sociales et les CMS.

Les petites marques ou les équipes marketing réduites s’appuient davantage sur des outils généralistes pour enchaîner ces opérations. Dans un workflow simple, un responsable social media peut télécharger le replay, couper les passages clés, ajuster le cadrage vertical et recoder la séquence depuis une interface unique. Des solutions comme Adobe Express permettent par exemple de recadrer, sous-titrer et exporter une vidéo courte prête à l’emploi, en s’appuyant sur un convertisseur mp4 qui assure la compatibilité avec TikTok, Instagram ou les pages produit du site.

Point-clé
Le ROI du live commerce dépend largement de la capacité à « rentabiliser » chaque émission en en tirant des dizaines de clips réutilisables. Le convertisseur mp4 n’est pas un gadget technique, c’est un maillon central de cette chaîne de recyclage.

Pourquoi le live shopping n’explose pas comme en Chine ?

Même si les tests se multiplient, le live commerce français reste loin des niveaux chinois. Plusieurs explications reviennent chez les observateurs comme chez les praticiens. D’abord, la culture de l’achat en direct est moins ancrée. Le télé-achat a longtemps été perçu comme un format de niche, et une part du public reste méfiante vis-à-vis des ventes trop spectaculaires ou des promesses trop agressives.

Ensuite, le modèle économique n’est pas encore stabilisé. Produire un live de qualité implique des animateurs formés, une équipe technique, une préparation produit solide et une coordination logistique irréprochable. Pour beaucoup de retailers, l’équation coûts / résultats reste incertaine, surtout si l’audience ne dépasse pas quelques centaines de spectateurs. La fermeture de la co-entreprise Brut Shop, lancée par Carrefour et Brut puis arrêtée après un peu plus d’un an, illustre ces difficultés à trouver un modèle viable à grande échelle.

Enfin, l’écosystème technologique reste fragmenté. Les marques doivent jongler entre leurs propres sites, les fonctionnalités natives des réseaux sociaux, les solutions spécialisées de live commerce et leurs systèmes de paiement. À l’inverse, les plateformes chinoises offrent des expériences plus intégrées, où le live, le catalogue, le paiement et la logistique sont pensés ensemble. Le résultat, côté France, est un développement plus lent, avec des expérimentations ponctuelles plutôt qu’un basculement massif.

Point-clé
Le retard français ne vient pas d’un manque d’intérêt des consommateurs, mais d’une combinaison de facteurs culturels, économiques et techniques qui freinent la montée en puissance du format.

Conclusion : vers un canal sérieux, mais encore en apprentissage

Alors, buzz passager ou futur pilier du commerce en ligne français ? Les chiffres disponibles invitent à une position nuancée. D’un côté, les taux de conversion observés sur les meilleures opérations, les niveaux d’engagement des jeunes audiences et la montée en puissance de plateformes comme TikTok Shop plaident pour un potentiel réel. De l’autre, la notoriété encore limitée du format, les coûts de production et l’absence d’écosystème unifié expliquent pourquoi le live shopping ne représente pour l’instant qu’une petite fraction du e-commerce hexagonal.

Pour les marques, l’enjeu n’est probablement pas de parier tout ou rien sur ce canal. Il s’agit plutôt de l’intégrer progressivement dans une stratégie omnicanale : quelques rendez-vous forts dans l’année, des thématiques utiles (lancement, pédagogie produit, déstockage), une équipe formée et une méthodologie claire de recyclage des contenus. Avec ces conditions réunies, le live shopping peut devenir un complément rentable, capable de créer du lien et de booster ponctuellement les ventes.

À moyen terme, la différence se fera sans doute entre les enseignes qui traiteront le live commerce comme une simple animation et celles qui en feront un vrai laboratoire de relation client. Les premières risquent de se lasser rapidement des résultats irréguliers. Les secondes, en revanche, pourraient transformer ce « buzz » en canal de vente sérieux, à condition de maîtriser à la fois le spectacle, la technique et la data.

FAQ

Le live shopping est-il déjà important dans les ventes en ligne françaises ?

Pas encore. Le format progresse, mais il reste marginal par rapport au e-commerce classique. Il joue surtout un rôle d’animation et de test à ce stade.

Les taux de conversion sont-ils vraiment dix fois supérieurs ?

Sur les meilleurs lives, oui, on observe des conversions autour de 20 à 30 %, bien supérieures à un tunnel standard. Mais ce niveau n’est pas garanti et dépend fortement de la qualité du dispositif.

Quelles enseignes françaises utilisent le plus le live commerce ?

Des acteurs comme Carrefour, Fnac-Darty, Cdiscount, Leroy Merlin, Decathlon ou certaines marques beauté ont déjà mené de nombreuses opérations, souvent avec des solutions spécialisées.

Pourquoi le live shopping marche-t-il mieux en Chine qu’en France ?

La culture d’achat y est plus habituée aux ventes en direct, les plateformes sont plus intégrées et l’écosystème d’influenceurs est très structuré, ce qui facilite l’adoption massive du format.

Est-ce que le live shopping est réservé aux grandes marques ?

Non, des PME et DNVB s’y mettent aussi. Mais pour que l’investissement soit rentable, il est important d’anticiper la production et le recyclage des contenus, plutôt que de faire un live isolé.

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