QR codes mystères à Marseille

QR codes mystères à Marseille : un phénomène viral entre jeu de piste urbain et pub 2.0

Avatar de Maxence
Dans les ruelles de Marseille, des QR codes mystérieux fleurissent, lançant une chasse au trésor urbaine qui passionne les habitants.


Marseille, 2025. Au détour d’une terrasse de brasserie ou sur le dossier d’un banc public, de petits QR codes noirs et blancs apparaissent, sans explication. Ces autocollants discrets, collés dans le paysage urbain, intriguent les passants. Qui les a placés là ? Que se passe-t-il lorsqu’on les scanne ? L’atmosphère est digne d’un mystère urbain façon chasse au trésor. Sur Instagram et TikTok, les rumeurs circulent : ces codes cachés feraient partie d’un nouveau projet viral baptisé Social.Claims, offrant à ceux qui les découvrent une surprenante opportunité de publicité gratuite.

Un mystère urbain : des QR codes partout en ville

Les Marseillais ont été parmi les premiers à signaler ces énigmatiques QR codes. On en voit surgir sur les murs des ruelles du Panier, sur des lampadaires près du Vieux-Port, ou même à l’intérieur de bars branchés du Cours Julien. Aucune indication textuelle, juste un carré pixelisé à scanner avec son smartphone. Le phénomène s’étend désormais à d’autres villes françaises. Pour la génération smartphone, habituée à scanner des menus ou des affiches avec l’appareil photo, le geste est naturel : « Et si j’essayais de scanner ce code ? ». En une seconde, le lien s’ouvre et l’aventure commence.

taylor swift mrual
Campagne de Taylor Swift en 2024 avec un QR Code mystérieux

Ces QR codes anonymes semblent combiner art urbain, technologie et marketing. Ce n’est pas la première fois que des entreprises ou artistes utilisent le mystère pour attirer l’attention. Rappelez-vous, par exemple, de la campagne de Taylor Swift en 2024 : un énorme QR code peint sur une façade à Chicago menait les fans vers une vidéo secrète, révélant chaque jour de nouveaux indices. L’idée ici est similaire à plus petite échelle : ces « petits carrés » créent un pont entre le monde réel et le monde en ligne, prêt à nous faire plonger dans un contenu caché d’un simple scan.

En marketing, on sait que les QR codes peuvent transformer n’importe quel support physique en expérience interactive, que ce soit « une affiche dans une ruelle passante ou un sticker dans un café accueillant », permettant d’accéder en un flash à un site web ou un contenu exclusif. Ici, c’est carrément la ville qui devient un terrain de jeu interactif.

Le caractère « mystérieux » de ces codes alimente évidemment la curiosité. Chacun peut se sentir comme un enquêteur urbain cherchant des trésors numériques cachés. Imaginez la scène : vous vous promenez sur le Vieux-Port le soir, et votre regard est attiré par un autocollant QR code sur un banc. Que faire ? Scannez-le, et vous pourriez bien être le premier à percer son secret. Cette part d’inconnu et de surprise fait partie intégrante du phénomène : l’intrigue attire le public jeune, toujours avide de nouveautés insolites sur les réseaux sociaux.

Comment ça marche : « revendiquez » votre QR code

Le fonctionnement de Social.Claims, le projet derrière ces codes mystères, se révèle astucieux et ludique. Le principe est simple : premier arrivé, premier servi. Concrètement, voilà ce qu’il se passe quand vous tombez sur l’un de ces QR codes :

  1. Découverte du code : Vous repérez un QR code collé en ville et décidez de le scanner avec votre iPhone ou Android (tous les smartphones récents lisent les QR codes directement via l’appareil photo, sans appli dédiée : un geste devenu naturel depuis la pandémie).
  2. Scan et redirection : Si le code n’a pas encore été attribué, le lien vous dirige vers la plateforme Social.Claims. Vous y découvrez que ce QR code est « libre » et peut être revendiqué.
  3. Revendiquer le QR code : En quelques clics, vous pouvez réclamer la « propriété » numérique du code. Il suffit de choisir un lien à associer au QR code – par exemple l’URL de votre profil Instagram, de votre compte TikTok, ou n’importe quel site que vous souhaitez promouvoir.
  4. Votre lien est en place : Dès que vous avez validé, le QR code est officiellement revendiqué par vous. Automatiquement, son paramétrage change : désormais, toute personne qui scanne ce même code sera redirigée vers votre lien (votre page Instagram, site perso, chaîne YouTube, etc.).
  5. Une nouvelle affiche publicitaire est née : Le sticker QR code que vous avez trouvé est maintenant votre espace publicitaire gratuit. Vous êtes devenu le premier à le revendiquer, et tant qu’il reste en place dans la ville, il fera la promotion de votre lien auprès de chaque curieux qui le scanne.

L’idée est aussi simple que puissante. En résumé, le premier qui scanne peut s’approprier le QR code et le transformer en panneau publicitaire personnel. Ceux qui passent après vous n’y verront que du feu : en scannant le code, ils tomberont sur le contenu que vous avez choisi. Une sorte de capture de territoire digital, ancrée physiquement dans la rue. Les initiateurs du projet jouent habilement sur l’esprit de compétition et l’envie de découverte : il faut être le premier à trouver le code et à le revendiquer, sinon un autre le fera avant vous.

Une pub gratuite et inédite pour vos réseaux sociaux

Pour les jeunes accros à Instagram, TikTok ou YouTube, l’intérêt d’un tel système est évident. Qui ne rêverait pas d’un espace publicitaire gratuit en plein centre-ville ? Ces QR codes, une fois revendiqués, deviennent de véritables panneaux publicitaires 2.0. Plus besoin de payer pour une affiche papier ou une campagne d’influence : la rue fait le travail pour vous. Imaginons qu’un influenceur local revendique un QR code dans un bar populaire de Marseille : tous les clients qui le scanneront pourront être redirigés vers son dernier Reel Insta ou sa chaîne Twitch. De même, un jeune DJ pourrait coller son lien SoundCloud via un QR code sur un banc du quartier étudiant et toucher un public inattendu.

Ce concept bouscule les codes (sans mauvais jeu de mots) du marketing traditionnel. Le support publicitaire n’est plus une affiche choisie par une marque, mais un simple sticker anonyme, dont le contenu est défini par le premier internaute venu. C’est du guérilla marketing inversé, participatif. D’habitude, les marques utilisent les QR codes pour surprendre les consommateurs de façon astucieuse dans la rue, en leur offrant du contenu exclusif ou des promotions au scan. Ici, ce sont les utilisateurs eux-mêmes qui deviennent annonceurs, transformant l’espace public en vitrine de leur identité numérique.

Il y a aussi un aspect économique et participatif intéressant : tout cela est gratuit. Social.Claims ne facture rien pour revendiquer un code (du moins, rien n’indique le contraire sur le site ou dans les témoignages actuels). La seule « monnaie d’échange » est la réactivité et l’audace. Dans une époque où la publicité en ligne peut coûter cher, s’approprier un QR code urbain pour promouvoir son compte Instagram ou TikTok est une aubaine. Certains y verront un moyen ingénieux de booster gratuitement leurs abonnés ou la visibilité de leur start-up naissante.

Un phénomène pensé pour la génération Instagram et TikTok

Si ces QR codes suscitent autant d’intérêt, c’est qu’ils ciblent parfaitement les usages et la culture des digital natives. D’abord, ils exploitent la maîtrise généralisée du QR code par le grand public. Depuis le COVID-19, scanner un QR code est devenu un geste courant pour tout le monde – et en particulier pour les jeunes. Aujourd’hui, la plupart des gens savent ce qu’est un QR code et comment le scanner ; c’est rapide (un scan et hop, accès immédiat à un contenu, sans taper d’URL) et pratique. Cette familiarité signifie que placer un QR code mystérieux dans la rue va effectivement pousser les passants à le flasher, par simple curiosité.

Ensuite, le concept de revendication fait mouche auprès de la génération réseaux sociaux, car il introduit une dimension ludique et compétitive. On peut y voir un écho aux jeux en réalité alternée ou aux chasses au trésor numériques qui ont le vent en poupe. Par exemple, le jeu Munzee, apparu en 2011, invitait déjà les joueurs du monde entier à chercher et scanner des QR codes cachés dans la ville pour gagner des points, un peu comme une version QR code du géocaching. Social.Claims reprend cette idée de chasse au QR code, mais en remplaçant les points par de la visibilité sur les réseaux sociaux.

Munzee
Exemple de QR Code Munzee, apparu en 2011

On peut facilement imaginer des challenges sur TikTok où des jeunes se filment en train de partir en expédition dans Marseille pour dénicher ces fameux autocollants, un peu à la manière d’une chasse aux Pokémon virtuels. Le ton mystérieux entretenu autour du projet alimente d’autant plus l’engouement : peu d’informations officielles circulent sur Social.Claims, ce qui laisse libre cours aux spéculations sur TikTok ou Instagram. Le bouche-à-oreille numérique fait le reste : plus les utilisateurs partagent leurs découvertes de QR codes revendiqués, plus le phénomène gagne en notoriété.

Enfin, le projet surfe sur l’esprit communautaire et participatif des plateformes sociales. Revendiquer un QR code, c’est en quelque sorte laisser son empreinte dans la ville, y apposer son « tag » numérique. Dans le passé, on signait les murs avec un graffiti ; aujourd’hui, on peut y laisser l’URL de son profil Insta via un QR code. Le parallèle a de quoi séduire toute une génération qui cherche de nouvelles façons d’exprimer sa créativité et son identité en public, tout en restant connectée.

Social.Claims : anonymat du créateur et buzz collectif

social claims marseille allauch 1
Exemple de QR Code trouvé sur l’esplanade des moulins à Allauch, près de Marseille

Qui se cache derrière Social.Claims ? Le mystère reste entier. Le site officiel se présente sobrement, sans révéler clairement l’identité des créateurs du projet. Est-ce une start-up de marketing audacieuse, un collectif d’artistes anonymes, ou simplement un entrepreneur malin qui a flairé un bon filon viral ? Le flou semble entretenu volontairement, ce qui ajoute à l’aura du concept. Après tout, quoi de mieux pour attiser la curiosité qu’une campagne anonyme qui envahit les rues de QR codes énigmatiques ?

Ce qu’on sait, c’est que l’initiative mise tout sur le buzz organique. Aucun budget publicitaire classique, pas d’annonces officielles : la promotion se fait par le public lui-même. Chaque personne qui tombe sur un QR code et le scanne peut devenir propriétaire du QR Code en y ajoutant son lien Instagram, son site, ou son blog. Cela veut dire que la prochaine personne qui scannera ce même QR Code tombera sur le site ajouté par la personne qui l’a revendiqué avant elle.

Il y a fort à parier que Social.Claims restera discret sur ses motivations tant que le phénomène grandit. Cette approche rappelle les techniques de street marketing où l’effet de surprise prime. On pense aux opérations coups de poing où des QR codes géants ou cachés transforment l’expérience des passants en les menant vers du contenu viral. Ici, l’effet de surprise est démultiplié par le fait que le contenu dépend de la communauté. Le projet fournit l’infrastructure (les stickers QR codes disséminés un peu partout et la plateforme web pour les gérer), et ce sont les utilisateurs qui créent la hype en s’appropriant ces supports.

QR code un jour, QR code toujours ?

Au-delà de la mode du moment, ce phénomène s’inscrit dans une tendance de fond : la normalisation des QR codes dans notre quotidien. Longtemps vus comme des gadgets, ils se sont imposés pendant la pandémie comme un outil pratique et sans contact pour accéder à des informations – menus, pass sanitaires, paiement, etc. En 2025, le QR code est plus que jamais un outil grand public. D’après les analyses post-Covid, l’usage des QR codes a littéralement explosé et ne montre aucun signe d’essoufflement : ils sont passés de curiosités technologiques à outils essentiels et évoluent vers des usages toujours plus créatifs. Les entreprises comme les particuliers ont compris qu’on pouvait en faire quelque chose de ludique, interactif et viral à moindre coût.

Social.Claims pousse cette logique un cran plus loin en mélangeant intelligemment ce que la technologie a de plus sérieux (le marketing, la data, les QR codes) avec ce que la culture web a de plus joueur (les défis, l’adrénaline d’être le premier, la chasse au trésor et la viralité). Le succès de l’initiative nous rappelle que l’engagement du public passe souvent par l’amusement, le mystère et la participation active. En transformant de simples QR codes en objets de curiosité puis en vecteurs de promotion personnelle, ce projet incarne bien l’esprit d’une époque où la frontière entre consommateur et acteur de la pub s’amenuise.

Alors, si vous apercevez un de ces petits carrés pixélisés lors de votre prochaine balade en ville, n’hésitez pas à dégainer votre smartphone. Le mystère qui s’y cache pourrait bien faire parler de vous, et de votre compte Insta, dans tout Marseille… ou même au-delà. Après tout, la rue appartient à ceux qui la revendiquent, scan après scan. À vous de jouer.

Total
0
Shares
Previous Post
Arkunir
Avatar de Maxence

Arkunir : 10 choses à savoir sur ce passionné de foot, d’humour et ses tweets incontournables

Related Posts