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diVine, le réseau social anti IA : le retour de l’esprit Vine à l’ère des contenus générés par IA

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diVine, le réseau social anti IA, ressuscite l’esprit Vine avec des vidéos humaines, sans IA, sur une architecture décentralisée soutenue par Jack Dorsey.

La nostalgie ne se limite pas aux vieux jeux vidéo ou aux séries des années 2000. Elle s’invite aussi dans nos usages numériques, surtout quand les plateformes modernes semblent saturées de contenus générés par intelligence artificielle. C’est précisément dans ce contexte que diVine arrive avec une promesse simple et radicale : faire revivre l’esprit de Vine, ce format culte de vidéos ultra courtes, mais sans la moindre place pour les contenus artificiels.

Soutenue par Jack Dorsey, cofondateur de Twitter, cette nouvelle application joue la carte de l’authenticité, de la créativité brute et d’un internet plus humain, loin des algorithmes tout puissants et des modèles économiques toxiques. Elle ne se contente pas de regarder dans le rétroviseur, elle essaie aussi de proposer un futur alternatif pour les réseaux sociaux.

Le retour d’un format culte en six secondes

Vine, un laboratoire de créativité éclaire

Avant TikTok et les Reels, il y avait Vine. Lancée en 2013, la plateforme permettait de publier des vidéos de six secondes, un format si court qu’il obligeait à une créativité explosive. Gags visuels, mini-sketchs, boucles parfaites, transitions inventives, mèmes avant l’heure : Vine a été un véritable laboratoire de culture internet.

Pour toute une génération, ces vidéos ont marqué un tournant. Elles ont révélé des créateurs, forgé des blagues communes et instauré une esthétique minimaliste qui a inspiré la suite du web social. Quand le service a été abandonné en 2016, beaucoup ont eu l’impression de perdre un morceau d’internet.

C’est précisément ce vide que diVine veut combler en remettant au centre ce format court, énergique et profondément humain.

Une résurrection à partir d’archives sauvées de justesse

diVine ne repart pas complètement de zéro. L’application permet déjà de revoir plus de 100 000 anciennes vidéos Vine, sauvées in extremis avant la fermeture du service. Ces archives n’ont pas été retrouvées par hasard.

Evan Henshaw-Plath, ancien employé de Twitter et proche de Jack Dorsey, connu sous le pseudonyme Rabble, s’est plongé dans les données récupérées à l’époque par l’Archive Team. Ce collectif avait anticipé la disparition de Vine et sauvegardé des gigaoctets de contenus. Problème : ces données étaient enfermées dans d’énormes fichiers binaires de plusieurs dizaines de gigaoctets, impossibles à consulter directement.

Rabble a passé des mois à écrire des scripts pour extraire les vidéos, les métadonnées, une partie des commentaires et reconstituer les profils des utilisateurs d’origine. Résultat : entre 150 000 et 200 000 vidéos issues de près de 60 000 créateurs sont désormais de nouveau accessibles à travers diVine. De quoi réveiller la mémoire collective et rappeler à quel point six secondes suffisent parfois pour marquer un esprit.

diVine qui redonne du pouvoir aux créateurs

Des droits respectés et un contrôle total sur ses vidéos

Ressusciter des archives ne signifie pas confisquer le travail des créateurs. Sur diVine, les auteurs conservent leurs droits. Ils peuvent demander le retrait de leurs vidéos via une requête DMCA ou prouver qu’ils contrôlent toujours le compte mentionné dans leur ancienne biographie afin de reprendre la main sur leur profil.

Une fois reconnectés, ils peuvent ajouter de nouvelles vidéos, restaurer celles qui manquent ou simplement redécouvrir leurs anciennes créations. Cette approche est cohérente avec la philosophie globale de diVine : redonner du contrôle aux utilisateurs, qu’il s’agisse de leurs données, de leurs contenus ou de leur identité numérique.

Une règle claire : zéro contenu généré par IA

Là où les autres plateformes se remplissent progressivement de vidéos générées, retouchées ou entièrement produites par IA, diVine prend une position tranchée. Aucun contenu généré par IA n’est autorisé. La règle est claire et assumée.

Pour faire respecter cette ligne, l’application ne se contente pas d’un simple message dans les conditions d’utilisation. Elle s’appuie sur une technologie développée par le Guardian Project, un collectif spécialisé dans la vérification de contenus captés sur smartphone. L’objectif est de s’assurer qu’une vidéo a bien été tournée par un humain, avec un appareil réel, et non produite via un modèle génératif.

Ce choix fait de diVine, un espace de rareté dans un web où la frontière entre vrai et faux se brouille chaque jour un peu plus. Ici, pas de deepfakes censés faire le buzz, pas de personnages artificiels ultra réalistes qui saturent le fil. Juste des gens, des idées, des situations, du réel.

Une architecture décentralisée pour sortir des modèles toxiques

Nostr, un socle technique pour un autre internet social

Au-delà du contenu, diVine se distingue aussi par son infrastructure. L’application repose sur Nostr, un protocole décentralisé qui plaît particulièrement à Jack Dorsey. Contrairement à un réseau social classique où tout dépend d’une entreprise et de ses serveurs, Nostr permet à n’importe quel développeur de créer sa propre application, gérer ses serveurs ou proposer des variantes du service.

Concrètement, cela signifie que diVine n’est pas enfermé dans un écosystème fermé. D’autres apps pourraient se connecter aux mêmes données, faire émerger de nouveaux usages autour de ces vidéos courtes, proposer des interfaces alternatives ou des fonctionnalités spécifiques, sans qu’une entité centrale ne bloque l’innovation.

Pour Jack Dorsey, l’intérêt est clair : favoriser des applications qui n’ont pas besoin de capital-risque, qui ne reposent pas sur des modèles économiques toxiques basés sur la collecte massive de données et la publicité ciblée à outrance.

Moins de pression algorithmique, plus de liberté

Les réseaux sociaux dominants reposent souvent sur des algorithmes qui optimisent le temps passé, au prix d’une certaine polarisation et d’une course à l’attention. Flux infinis, recommandations agressives, contenus sensationnalistes : la logique est simple, capter l’œil le plus longtemps possible.

diVine veut s’inscrire à contre-courant. L’idée n’est pas de pousser l’utilisateur à scroller sans fin, mais de retrouver une forme de spontanéité et de plaisir simple. Des vidéos courtes, un format clair, une communauté qui valorise la créativité brute plutôt que la performance artificielle.

Cette approche s’accorde avec la volonté plus large de renouer avec un internet moins centralisé, moins dépendant d’un seul acteur, plus respectueux des utilisateurs et de leur attention.

Une réponse à la fatigue des contenus générés par IA

Les utilisateurs veulent garder la main sur leurs expériences

Les outils d’IA générative sont impressionnants et pratiques, mais ils créent aussi une fatigue réelle chez certains internautes. Entre les textes standardisés, les visuels clonés et les vidéos artificielles, on a parfois l’impression que tout se ressemble. Une partie du public cherche désormais des espaces où la singularité humaine reste au centre.

C’est là que diVine peut trouver sa place. En misant sur l’authenticité et la simplicité, la plateforme s’adresse à celles et ceux qui veulent voir des imperfections, des idées spontanées, des moments captés sur le vif. Non pas une version optimisée de la réalité, mais des éclats de vie.

Un format court qui colle à notre époque

Les vidéos de six secondes peuvent sembler déroutantes à l’heure où certains contenus dépassent allègrement les dizaines de minutes. Pourtant, ce format ultra court reste parfaitement adapté à notre façon de consommer l’information et le divertissement : rapide, mobile, fragmenté.

Avec diVine, ce format retrouve une identité forte. Ce n’est pas juste de la vidéo courte comme ailleurs, c’est un espace codé, avec ses références, ses rythmes et son héritage Vine. Pour les anciens utilisateurs, c’est un retour à une culture familière. Pour les nouveaux, c’est une découverte rafraîchissante face aux flux normés des plateformes dominantes.

diVine face aux géants des réseaux sociaux

Une alternative plutôt qu’un concurrent direct

Il serait illusoire d’imaginer que diVine va renverser du jour au lendemain des mastodontes comme TikTok, Instagram ou X. Ce n’est probablement pas son objectif. Sa force tient plutôt dans son positionnement : proposer une alternative, un refuge différent, une expérience plus intime et plus cohérente avec les valeurs de certains utilisateurs.

En misant sur la décentralisation, le respect des créateurs, la transparence sur la gestion des contenus et le refus de l’IA générative, diVine trace une voie singulière. Une voie qui peut parler aux créateurs nostalgiques de Vine, aux curieux de nouvelles expériences sociales et à toutes celles et ceux qui se méfient d’un futur où tout serait synthétique.

Le rôle symbolique de Jack Dorsey

Le soutien de Jack Dorsey n’est pas anodin. L’ancien patron de Twitter s’est fait le défenseur d’un internet plus ouvert, plus décentralisé et moins dépendant des grandes plateformes. En appuyant diVine, il envoie un signal fort : il existe encore de la place pour des projets expérimentaux, indépendants et tournés vers le long terme plutôt que vers l’hypercroissance.

Cette dimension symbolique renforce la crédibilité de diVine, et montre qu’il ne s’agit pas uniquement d’un projet nostalgique, mais aussi d’un laboratoire d’idées pour repenser les réseaux sociaux.

Conclusion : un retour aux sources pour imaginer l’avenir

diVine n’est pas juste un hommage à Vine. C’est une prise de position face à un web qui, sous l’influence massive de l’intelligence artificielle et de la recherche permanente de profit, a parfois perdu de vue ce qui faisait son charme initial : la spontanéité, la créativité désintéressée, la diversité des voix humaines.

En combinant trois ingrédients forts – la résurrection des archives de Vine, une politique stricte anti IA et une infrastructure décentralisée basée sur Nostr – diVine propose une autre vision des réseaux sociaux. Moins d’algorithmes opaques, plus de contrôle pour les utilisateurs. Moins de contenu artificiel, plus de vidéos authentiques.

Reste à voir si le public suivra cette voie plus exigeante mais plus humaine. Une chose est sûre : dans un paysage saturé de flux générés automatiquement, une plateforme qui revendique haut et fort la créativité humaine a toutes les chances de trouver une communauté engagée, prête à redonner vie à l’esprit Vine, version 2025.

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