Je n’arrive toujours pas à croire que Mehdi Bassit n’est plus parmi nous. En apprenant son décès, j’ai ressenti un choc immense, comme si c’était un ami proche qui s’en allait. Suivre ses vidéos sur TikTok, celles de Mehdi Bassit, faisait partie de mon quotidien. Ce TikTokeur, connu sous le pseudonyme « Med le vrai » ou « Mehdi Saucisson », rassemblait plus de 2 millions d’abonnés grâce à ses contenus authentiques et son humour décalé. Aujourd’hui, je pleure la perte de cet être au grand cœur et je souhaite lui rendre hommage en racontant l’histoire de Mehdi Bassit.
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Mes premiers souvenirs de Mehdi Bassit sur TikTok
Je me souviens de la première fois où j’ai découvert une vidéo de Mehdi Bassit. Son rire communicatif et sa façon de tourner en dérision les petits tracas du quotidien m’ont immédiatement plu. Mehdi avait ce don pour nous faire sentir comme des amis proches à travers l’écran. Dans ses sketches, il parlait de tout : de sa passion pour le football, en particulier pour l’Olympique Lyonnais, de sa famille, et même de son amour immodéré pour la charcuterie. C’est d’ailleurs ce dernier trait qui lui a valu son surnom de « Mehdi Saucisson » sur les réseaux. Avec sa fameuse planche de saucisson toujours présente dans ses vidéos humoristiques, il a su créer un personnage attachant et unique.
Je m’attachais de plus en plus à sa personnalité bienveillante. Sous ses airs de blagueur, Mehdi était un homme sensible au cœur immense. Il partageait souvent des moments de vie sincères, que ce soit des fous rires avec ses amis ou des instants tendres avec ses deux petites filles dont il était papa poule. Voir un père de famille aussi dévoué à ses enfants tout en faisant rire le monde entier était incroyablement inspirant.
Mehdi Bassit au sommet de sa popularité
Au fil des mois, la côte de popularité de Mehdi Bassit n’a cessé de grimper. Ses vidéos cumulaient des millions de vues. Je voyais sans cesse son nom apparaître dans les tendances, et pour cause : il avait ce talent rare de parler à tout le monde. Ses scènes humoristiques étaient inspirées de la vie de tous les jours. Que ce soit une situation cocasse au travail, une anecdote de supporter de foot passionné, ou une histoire drôle autour d’un apéritif entre amis avec du saucisson, Mehdi savait comment tirer un éclat de rire de n’importe quelle situation.
Son authenticité plaisait énormément. La notoriété de Mehdi Bassit tenait en grande partie à cette sincérité. Il n’hésitait pas à montrer ses émotions et à parler à cœur ouvert à sa communauté. C’est en partie pour ça que tant de gens, dont moi, se sont attachés à lui. Derrière l’humour, on sentait chez Mehdi une générosité et une gentillesse authentiques.
Un fan de football et un papa aimant
En regardant ses contenus, j’ai aussi découvert un Mehdi Bassit fervent de sport. Il ne ratait jamais l’occasion d’afficher son amour pour l’OL (l’Olympique Lyonnais). Je me souviens d’une vidéo où il portait fièrement le maillot lyonnais, chambrant amicalement les supporters des autres équipes. Cet esprit bon enfant régnait dans ses lives et ses posts : on se taquinait de bonne guerre et Mehdi savait rassembler tout le monde autour de cette passion du football.
Mais ce qui transparaissait par-dessus tout, c’était son rôle de père. Mehdi Bassit partageait parfois des moments avec ses deux fillettes, sans trop les montrer pour préserver leur intimité, mais on sentait dans son regard et ses paroles à quel point il était fier d’elles et aimant. Il leur dédiait régulièrement des posts remplis de tendresse. En tant que parent moi-même, je me reconnaissais dans sa façon de tout faire pour donner le sourire à ses enfants. Cette facette familiale rendait Mehdi encore plus attachant aux yeux de beaucoup d’entre nous.
La face sombre de la célébrité : le cyberharcèlement
Pourtant, même avec tout cet amour et cette popularité, Mehdi Bassit a été confronté à un côté bien plus sombre des réseaux sociaux. J’ai malheureusement vu apparaître de plus en plus de commentaires malveillants sous les publications du compte Mehdi Bassit. À mesure que sa notoriété grandissait, les critiques et les moqueries ont commencé à fuser. Certains jaloux ou haters semblaient prendre plaisir à dénigrer tout ce qu’il faisait. Mehdi essayait de faire bonne figure, répétant qu’il « gardait le sourire », mais derrière son écran je commençais à sentir une souffrance qu’il ne montrait qu’à demi-mot.
La polémique du saucisson pendant le Ramadan
Le début de la vague de haine remonte à il y a quelques mois, lorsque Mehdi a publié une vidéo apparemment anodine qui allait déclencher une violente polémique. En pleine période de Ramadan, il s’est filmé en train de déguster son saucisson préféré, affirmant avec légèreté qu’il respectait les croyants mais que lui était athée et ne pratiquait pas le jeûne. Cette simple affirmation de son mode de vie a été perçue par certains comme une provocation délibérée. Très vite, la vidéo a été inondée de commentaires hostiles sur Mehdi Bassit.
En tant que spectateur, j’ai vu se multiplier les messages de haine à son égard. On l’accusait de manquer de respect à l’Islam, de provoquer inutilement. Mehdi Bassit a tenté de clarifier les choses en expliquant qu’il n’avait voulu blesser personne : pour lui, manger du saucisson était juste une manière de dire « voyez, je ne fais pas le Ramadan parce que je ne suis pas croyant », sans malice. Mais le mal était fait. Une partie d’internet s’est déchaînée contre lui, l’affublant de surnoms blessants, remettant en cause sa personne et ses valeurs. J’ai lu des calomnies honteuses à son sujet, des internautes allant jusqu’à répandre de fausses rumeurs sur sa famille ou sur son passé. C’était révoltant de voir à quel point la situation avait dégénéré pour une histoire de saucisson décontextualisée.
Un mal-être grandissant derrière les sourires
Au fil des semaines suivant cette controverse, j’ai senti un changement dans les publications de Mehdi. Ses légendes sur Instagram, autrefois légères et pleines d’humour, se sont faites plus mélancoliques. « Un sourire qui cache beaucoup de choses… » a-t-il écrit sous l’un de ses derniers selfies. Ça m’a serré le cœur de lire ces mots. Lui qui était toujours rayonnant dans ses vidéos laissait entrevoir une profonde tristesse derrière son sourire. Sur le moment, je me suis inquiété pour lui, mais comme beaucoup, j’ai espéré qu’il irait mieux et surmonterait cette passe difficile. Je n’étais pas le seul à le penser : beaucoup d’entre nous, fans de Mehdi Bassit, étaient préoccupés de le voir ainsi souffrir.
Malheureusement, Mehdi était en train de s’enfoncer dans la dépression sans que nous, simples abonnés derrière nos écrans, ne puissions vraiment l’aider. Quelques proches à lui essayaient de faire passer le message. Sa meilleure amie, Juliette (connue sous le pseudo Djouliette), publiait des TikToks à ses côtés pour rappeler à quel point il était quelqu’un de bien malgré les calomnies. Mais la spirale négative du cyberharcèlement semblait incontrôlable pour Mehdi Bassit. Mehdi avait beau ne pas répondre à la haine par la haine, préservant sa bienveillance naturelle, les attaques incessantes ont fini par l’atteindre au plus profond de lui.
Le choc de sa disparition
Quand la nouvelle de sa mort est tombée, j’ai d’abord refusé d’y croire. C’était un samedi, le 19 juillet, et les réseaux ont commencé à s’emplir de messages d’adieu. Je voyais le nom de Mehdi Bassit partout, accompagné de larmes et d’hommages. La communauté de Mehdi Bassit pleurait son idole, multipliant les messages de condoléances et de tristesse en ligne. Ses sœurs ont confirmé la terrible réalité en publiant d’émouvants messages. Mia, l’une d’elles, a partagé un dessin bouleversant où l’on voit Mehdi aux côtés de leur père défunt, Mehdi avait perdu son papa il y a quelques années et lui rendait souvent hommage. « Prenez soin l’un de l’autre… Je vous aime », a-t-elle écrit en l’accompagnant d’une colombe, symbole de paix. Une autre de ses sœurs, Sophia, a simplement posté une photo de son frère avec un cœur noir en signe de deuil. Leur maman, dans sa peine immense, a commenté « Tu me manques mon fils », et j’en ai eu les larmes aux yeux en lisant ces mots de mère effondrée.
Mais c’est la vidéo de Juliette (Djouliette) qui m’a vraiment fait réaliser qu’on l’avait perdu. Dans cette vidéo hommage qui a été vue des millions de fois, son amie et complice de toujours s’adresse à Mehdi comme s’il était encore là : « Mon frère, mon meilleur ami… on s’était promis de ne jamais s’abandonner. Aujourd’hui, je vais honorer cette promesse. Je sais que tu ne m’as pas quittée, tu as choisi de monter là-haut pour veiller sur nous. Tu vas tellement me manquer… » dit-elle d’une voix brisée. J’en avais le souffle coupé. Elle poursuit en énumérant tout ce qu’il a enduré : « Ces derniers temps, il n’y avait plus que des larmes, de la tristesse et de la colère. C’était trop : trop de haine, trop de harcèlement, trop de calomnies, trop d’injustice. » En entendant Juliette prononcer ces mots, j’ai senti mon cœur se serrer davantage. J’ai compris que Mehdi Bassit avait sans doute mis fin à ses jours, un suicide tragique, pour échapper à cette douleur devenue insupportable.
Un appel à la bienveillance et à la mémoire de Mehdi
Après le choc et la tristesse, voir Mehdi disparaître ainsi m’a rempli d’une profonde révolte. Comment a-t-on pu en arriver là ? Comment la cyberhaine a-t-elle pu prendre le pas au point de nous faire perdre un être aussi généreux et talentueux que lui ? Je n’ai pas de réponse, mais une certitude : il faut que cela change. Derrière chaque écran se trouve un être humain avec ses sensibilités, et Mehdi en était la preuve vivante. Il était fort et rieur en apparence, mais la méchanceté gratuite a fini par briser quelque chose en lui.
Aujourd’hui, je choisis de me souvenir de Mehdi pour tout le positif qu’il a apporté. Je revois son sourire malicieux dans ses TikToks, j’entends encore son éclat de rire communicatif. Je me rappelle aussi ses messages de bienveillance, lorsqu’il disait à sa communauté de prendre soin les uns des autres. Ironiquement, c’est ce conseil que sa sœur nous a transmis lors de son départ : « Prenez soin l’un de l’autre ». Nous lui devons bien cela. La tragédie de Mehdi Bassit ne doit pas être oubliée, afin que plus jamais un tel drame ne se reproduise. Il me manque déjà : chaque notification Mehdi était pour moi la promesse d’un bon moment.
En partageant ce billet, j’espère que l’histoire de Mehdi Bassit pourra ouvrir les yeux de certains sur les dangers du harcèlement en ligne. Il ne s’agit pas de chercher des coupables à froid, mais de réfléchir à nos propres actions sur les réseaux sociaux. Un commentaire haineux peut sembler anodin pour celui qui l’écrit, mais il peut être dévastateur pour celui qui le reçoit. Prenons tous conscience de notre responsabilité.
Conclusion
Ce texte, je l’ai écrit avec le cœur lourd mais plein de gratitude envers Mehdi. Il m’a fait rire aux larmes tant de fois, il m’a ému, et aujourd’hui il m’apprend une leçon douloureuse : personne n’est à l’abri de la souffrance, même ceux qui semblent toujours joyeux. J’aurais voulu que Mehdi Bassit puisse lire ces lignes et sentir à quel point il comptait pour nous tous. J’espère qu’il repose en paix aux côtés de son papa, et qu’il voit de là-haut l’amour immense que lui porte sa communauté.
Jamais je n’oublierai Mehdi ni tout ce qu’il m’a apporté. Au revoir Mehdi, et merci pour tout ce que tu nous as donné. Nous ne t’oublierons jamais.
