Facebook révèle enfin son vrai visage, de quelles alternatives disposons-nous ?

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Facebook révèle enfin son vrai visage, de quelles alternatives disposons-nous ?

Quelles sont les critiques adressées à Facebook, et par qui ?

A l’origine de ce buzz, il y a Chamath Palihapitiya, ancien vice-président en charge de la croissance de l’audience de Facebook. Il y a 6 ans, il se trouvait au cœur des mécanismes qui ont permis de rendre Facebook viral. Aujourd’hui, il apparaît comme un fervent détracteur du réseau. Il critique les fonctionnalités sociales de Facebook, notamment les « likes », et leurs conséquences.

Les likes ou les commentaires positifs provoquent une réaction cognitive positive chez les utilisateurs, c’est une forme de reconnaissance instantanée et immédiate. Cela induit des comportements addictifs, où l’on publie des messages pour obtenir une forme de gratification avant de considérer l’intention originelle de partager du contenu et d’échanger. Facebook représente selon lui une menace pour notre indépendance intellectuelle.

Sur Facebook, les usages du numérique sont en quelque sorte travestis. Toutes les fonctionnalités de la plate-forme sont orientées vers un seul but : capter l’attention des utilisateurs.

Pourquoi ? Pour vendre leurs données ou leur attention elle-même. Un utilisateur consulte en moyenne son smartphone toutes les 10 minutes, pour une durée généralement inférieure à 30 secondes. C’est ce modèle économique qui est contestable puisqu’il entraîne toutes les dérives soulignées régulièrement dans les médias : addiction, narcissisme, dépression.

La plate-forme entretient l’illusion que nous pouvons tous être connectés les uns avec les autres sans restriction ni distinction. Mais en réalité, elle malmène nos rapports humains en leur ôtant précisément ce caractère humain, circonstancié, et circonscrit. Conséquence : cette plate-forme contribue à broyer les individus.

Quelles sont les fonctions d’un réseau social et en quoi cela impacte-t- il le « tissu social » ?

Un réseau social est censé être plausible par rapport à la réalité de nos vies. Il est donc supposé matérialiser des communautés de personnes qui se connaissent et fluidifier la circulation de l’information entre elles. Le tissu social étant constitué des relations que nous avons les uns avec les autres, toute interaction sur un réseau social peut avoir des effets bénéfiques ou néfastes sur les relations interpersonnelles.

Pour ne citer qu’un exemple bien connu, le principe des « selfies » et des photos de profil que l’on peut « liker » et commenter invite au narcissisme, à la comparaison. La principale dérive de Facebook tient en réalité dans son ADN d’origine : c’est l’architecture horizontale du réseau qui pose un problème.

Facebook s’est bâti en décloisonnant toute frontière, en ne hiérarchisant pas les relations interpersonnelles. Si l’on nie le fait qu’il existe bel et bien des communautés, on aboutit à une déformation de la nature humaine, car nous ne sommes pas faits pour avoir 500 ou 3000 amis. L’échelle humaine est circonscrite !

Par ailleurs, un réseau social n’est pas un média social. Pourtant Facebook, Twitter et d’autres plateformes sont des déversoirs continus d’informations très facilement manipulables et bien difficiles à vérifier. C’est aussi une source de dépendance, puisqu’on ne voudrait surtout pas manquer une information importante. Se connecter sur Facebook est ainsi le premier geste du matin pour un jeune sur deux (48% des 18 – 24 ans).

Face à l’hyperpuissance de Facebook, comment réagir ?

Nous pouvons adopter deux positions complémentaires.

D’une part, éclairer les utilisateurs sur les mécanismes mis en place par Facebook, en particulier les jeunes. Cela implique d’encadrer l’usage de la plateforme, elle doit rester un outil numérique, dont on peut se déconnecter. L’enjeu fondamental ici est celui de l’éducation aux outils numériques, la sensibilisation aux bonnes pratiques.

D’autre part, il faut proposer des alternatives au modèle de réseau diffusé par Facebook.

D’autres outils et plateformes reposent sur un modèle différent : par exemple, le paiement pour un service plutôt que la marchandisation des données et comportements des utilisateurs. Nous avons besoin d’outils à échelle humaine, conçus différemment.

C’est l’identité de Whaller, la plateforme de réseaux sociaux privatifs que je porte depuis 7 ans. Sur Whaller, nous ne servons pas l’utopie d’un village planétaire où nous avons des milliers d’amis et où nous commençons par chercher les photos d’une personne avant de s’intéresser réellement à elle. Nous recréons numériquement les structures de nos interactions sociales, pour ne garder que le meilleur des nouvelles technologies et rester libre dans l’utilisation que nous en faisons. Tout réseau social doit s’attacher à préserver le tissu social pour servir l’homme et non être une nouvelle source d’addiction.

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